Quelques minutes avec la caravane de la liberté: Kasba de Tunis (1)

Publié le par yoora

Je me suis rendue il y a 3 jours à la place El Kasba où la caravane de la Liberté (ou la caravane de la dignité comme certains l’appellent) campait exigeant la démission du gouvernement Ghanouchi.

Je vais parler de ce que j’ai vu dans la rue dans mon chemin et vers et dans la Kasba.

Il n’y a pas eu beaucoup du monde dans les rues. Les gens sont encore effrayés d’affronter les chemins menant vers la capitale.

A l’avenue Habib Bourguiba, les cafés étaient ouverts. Un nombre très réduit y était accueilli. J’ai remarqué parmi ces gens des visages qui m’ont été familiers. Des journaux à la main ou des discussions  sérieuses, tout le monde parlait politique. Les sujets qui avant étaient tabous aujourd’hui on peut aborder sans aucuns soucis.

J’ai remarqué aussi la présence de l’armée. Un nombre très important. Ça était et rassurant et gênant. Rassurant parce qu’on sait tous pour quoi mais gênant parce que je suis comme tout le monde pas habituée à ce genre de situation ni à voir circuler dans les rues des blindés ou des chars de combats comme circuler des voitures. Ils y avaient quelques personnes qui par curiosité se sont approchés de ces véhicules pour les prendre en photos. On les a pas empêché. Au contraire les militaires ont montré une bienfaisance et une compréhension que j’admirerai à jamais. L’endroit qui a été le plus sécurisé c’était le siège du ministère de l’intérieure  (lieu où les événements du 14 Janvier ont eu lieu). J’ai senti un peux vexée par la présence de tout ce nombre des agents de police mais c’est normal dans telle période.

J’ai pris ensuite le chemin vers la Kasba passant par Beb Bhar ensuite par les ruelles des Soukes. Les magasins étaient presque fermés à part quelques commerçants désespérés qui ont pris la peine d’ouvrir leurs portes avec une intention de fermer les portes à tout moment. Personne ne s’arrête. Tout le monde marchait à pas de géant.

Je suis arrivée au Souk de Chacheya. J’ai tourné à droite vers la Kasba. Il y avait là un café au coin. J’ai y rencontré des garçons qui mettaient de Kachebeya (un habit traditionnel que les hommes mettaient autrefois en hivers) Pour se couvrir du froid et des foulards pour se couvrir la tête. Ce que j’ai admiré le plus c’est de les voir porter les drapeaux du pays en mains et sur les épaules. Il était clair que ces gens ne sont point de Tunis. J’ai eu la possibilité d’aller deux fois au sud et je connais bien les caractères des gens du sud.

Je ne suis pas très bonne en la description physique des gens. Néanmoins, je peux dire qu’ils sont des gens d’un caractère dur qui portent de l’espoir et de l’envie. Ils sont venus du sud et partout dans le pays avec un seul souci : abattre le gouvernement Ghanouchi.

Il y avait des hommes et des femmes de touts les âges. Ils étaient en 2 groupes. Un groupe qui s’exprimait en chant sous la fenêtre de Ghanouchi et un autre groupe qui se manifeste dans la rue d’el Kasba. Ces derniers ont été ont essayé de franchir les lignes de la police qui les empêchaient d’aller devant le tribunal de première instance de Tunis. Il n’y avait pas de chance. La police lançait tout le temps des bombes lacrymogènes ce qui a causé la dispersion et la panique des gens. J’ai même vu quelqu’un emporté par des gens qui dans un état critique. Moi aussi j’ai malgré j’étais un peu distancé de cette foule mais j’ai failli suffoquer à cause du gaz polluant l’air. Mes yeux et ma gorge brulaient d’une manière insupportable. De temps en temps, la police avance en essayant d’effrayer la foule et les faire disperser mais ils ont échoue. La foule qui se dissipe pendant quelques secondes se regroupe vitement.

Il y avait une femme qui tenait une pancarte d’une photo d’un bébé qui certainement n’a pas encore dépassé 1 an. Le bébé a étouffé à cause du gaz lacrymogène. Une jeune femme mais son mal était grand. Une perte que personne ni aucun pris ne peux remplacer. Silencieuse mais la photo peut bien tout dire.

(à suivre certainement) 

Publié dans réalité

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